samedi 31 mai 2008

des nouvelles de la mouvence nationale

Jean-Marie Le Pen réunit en conseil national, samedi 31 mai, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) les cadres nationaux, secrétaires départementaux et élus du Front national pour relancer le parti. Une machine enrayée depuis le second tour de l'élection présidentielle de 2002 avec l'espoir brisé des électeurs frontistes de voir leur chef accéder un jour à l'Elysée. Et qui, depuis, n'a pas su résister à la campagne de séduction de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de ses électeurs lors de la présidentielle et les législatives de 2007.

Un parti en délitement dont le président, malgré ses 80 ans, s'accroche d'autant plus à son siège qu'aucun des prétendants à la succession - sa benjamine Marine Le Pen, ou Bruno Gollnisch, tous deux vice-présidents exécutifs - ne font l'unanimité. Tout cela, avec en arrière fond, une extrême droite en proie à une tentation groupusculaire.

Au programme de ce conseil national, figurent la réorganisation du Front national avec la divulgation du nouvel organigramme, mais aussi une analyse de la situation politique que chacun, Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen comme Bruno Gollnisch, s'accordent à présenter comme pleine d'espoir pour le FN. "Le nombre des déçus du sarkozysme se multiplie", indiquent-ils avec joie. "La situation est conforme à ce que nous prévoyions : les Français réalisent que, comme Jacques Chirac, avec les restaurateurs, Nicolas Sarkozy ne peut sauver la pêche, à cause des accords européens, estime M. Gollnisch. De même sa réforme institutionnelle est de la poudre aux yeux". Marine Le Pen, quant à elle, dénonce "le double discours du président de la République sur les 35 heures ou sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne". Mais reconnaissent-ils, le FN ne voit toujours pas ses électeurs revenir au bercail. "Les déçus ont un réflexe de désaffection pour le politique. Il va nous falloir amorcer ce retour", explique M. Gollnisch. Les élections européennes de 2009 devraient en être l'occasion. Le lancement de la campagne pourrait se faire lors de l'université d'été programmée à la mi-septembre.

Le nouvel organigramme du FN, imposé par le licenciement d'une vingtaine de personnes sur soixante permanents, a l'avantage de mettre fin aux doublons qui existaient autrefois entre le secrétariat et la délégation générale. Conformément à ce qui a été décidé au congrès de novembre, Louis Aliot reste secrétaire général en charge des fédérations des élus et des élections. Les deux vice-présidences exécutives confiées à Mme Le Pen (formation, communication, propagande) et M. Gollnisch (programme et affaires internationales) se partagent des missions qui, autrefois, étaient dévolues à la délégation générale et certaines de l'ancien secrétariat général. Chacun s'est entouré de ses proches montrant ainsi qu'il compte bien s'appuyer sur son fief pour prouver sa capacité à diriger le parti.

Ces derniers temps, Marine Le Pen, souvent taxée de "coupeuse de tête", s'est attelée à montrer qu'elle pouvait rassembler. Des contacts ont été pris avec les représentants de la branche catholique, en froid avec elle depuis ses déclarations en faveur de l'avortement, mais aussi avec les Identitaires, des ultras dont elle cherchait jusqu'à présent à se démarquer. Il s'agit pour Mme Le Pen de passer avec ces derniers un pacte de non agression. De même le retrait de Bruno Mégret, de la vie politique, a permis des rapprochements entre les frères ennemis d'hier : FN et le MNR.

En affichant sa volonté de "dialogue", Mme Le Pen cherche avant tout à contrecarrer les velléités de création de nouvelles formations tant du côté des nationalistes - dont la nouvelle génération regroupée au sein du Renouveau nationaliste a tenu un congrès samedi 24 mai -, que du côté des proeuropéens et régionalistes réunis par Jean-François Touzé, ex-cadre FN, Roland Hélie, président de Synthèse nationale, et Robert Spieler, ex-président d'Alsace d'abord. Ces trois vieux compagnons de route réunissent dimanche 1er juin leur nouvelle formation, la Nouvelle droite populaire en convention nationale.

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