vendredi 16 mai 2008

Augmentation des violences gratuites

Une dispute familiale, un mot de trop entre voisins, une cigarette refusée sur le trottoir : autant de situations qui engendrent des actes de violence dont le nombre ne cesse de croître. En épluchant 1 623 procédures de police établies entre mars et mai 2006 à Paris, l'Observatoire national de la délinquance (OND) s'est efforcé, dans une étude rendue publique mercredi 14 mai, de dresser une typologie de ces violences non crapuleuses – c'est-à-dire commises sans motif de vol –, subies par plus de 2 000 victimes.

Premier constat : dans 38 % des cas, ces violences surviennent dans la rue entre personnes qui n'ont aucun lien entre elles. Viennent ensuite, dans 35,5 % des situations examinées, les violences familiales ou intrarelationnelles. Troisième catégorie (26 %) : les conflits dans le cadre professionnel, où sont ici rangés les interpellations et les contrôles d'identité mouvementés opérés par les fonctionnaires de police.
Exemples fournis dans la première catégorie : "Deux hommes se gênent en sortant d'une rame de métro. Ils se battent à coups de poing au visage. Chacun se voit délivrer un certificat d'ITT (interruption temporaire de travail) d'un jour". Agés de 28 et 19 ans, ils ont tous deux déposé plainte et été placés en garde à vue. On ne compte plus les échauffourées liées à la circulation routière - "Une femme de 30 ans roulant à vélo est insultée – 'salope' – puis gênée par un automobiliste de 21 ans. Il finit par la faire tomber au sol et lui tire les cheveux à terre (dix jours d'ITT)" - ni les situations de violence gratuite : "Dans la rue, un étudiant est projeté au sol et reçoit des coups de pied d'un jeune homme qu'il estime âgé d'une quinzaine d'années. Un camarade de l'agresseur filme la scène avec son téléphone portable."
La part des mineurs, tant du côté des victimes que des mis en cause, n'est pas insignifiante. La plupart des personnes mises en cause sont déjà connues des services de police.

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