samedi 1 mars 2008

Orange: tous contre Bompard...

"Jacques Bompard, maire d'Orange (Vaucluse), 30 000 habitants, affiche une foi inébranlable en lui-même : "Je ne vois pas ce qui pourrait nuire à ma réélection au premier tour", affirme-t-il. Selon cet ex-Front national passé au MPF, entre les Orangeois et lui, ce serait "une histoire d'amour". " Ils m'aiment parce que je les aime, que je travaille pour eux", assure celui qui avait ravi la mairie au PS, en 1995, à la faveur d'une triangulaire et qui a été réélu au premier tour, en 2001, face à une gauche divisée. "L'opposant principal, si j'ose dire, l'UMP Pascal Vielfaure, est un parachuté", ironise-t-il.

Jean Gatel, ancien adjoint au maire socialiste de 1989 à 1995, aujourd'hui tête d'une liste de "rassemblement démocrate et républicain", est qualifié par le maire sortant de "vieux cheval de retour". Mais c'est la liste "Orange transparence", conduite par Michel Benlian, UMP en congé du parti, qui cristallise son mépris. S'y retrouvent son ancien adjoint à l'urbanisme, Pierre Roulph, Christian Blanc, adjoint jusqu'en 2006, ainsi que d'anciens frontistes.
Ces adversaires font aujourd'hui front commun contre lui et jurent qu'ils "étudieront toutes les solutions au second tour pour qu'il ne soit pas réélu". "Jacques Bompard a été réélu en 2001 grâce au centre-ville, qu'il a embelli. Il fait croire aux personnes âgées que si nous arrivons à la mairie ils n'auront plus ni repas, ni colis, ni thés dansants", souligne M. Vielfaure, qui fait équipe avec le MoDem.
UN CLIMAT "MALSAIN"
Il estime que "depuis 2001, rien n'a bougé dans la ville" et dénonce "l'opposition muselée", le climat "malsain" qui règne. Comme les autres têtes de liste, il fait campagne sur le "rétablissement de la démocratie" et "le désenclavement d'Orange".
"Il est anormal qu'il n'y ait pas de contrat de ville et qu'Orange ne participe pas à une communauté d'agglomération", affirme Jean Gatel, qui souhaite développer la ville autour de son patrimoine.
Le candidat estime avoir mis, cette fois, toutes les chances de son côté pour passer la barre du premier tour. Sa liste rassemble les socialistes, les communistes, des représentants de l'association "Orange autrement" dont la présidente, Anne-Marie Hautant, avait fait liste séparée en 2001, mais aussi "des personnalités de droite hostiles à Jacques Bompard". "A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle", commente-t-il.
Jean Gatel comme Pascal Vielfaure suivent avec attention la campagne de Michel Benlian et de ses colistiers de "Orange transparence", qui accusent Jacques Bompard de "faire régner la terreur parmi les fonctionnaires". Ils évoquent aussi une plainte pour "prise illégale d'intérêt" déposée contre lui et sa femme, en décembre 2007, auprès du procureur de la République par un viticulteur orangeois, Bernard Jaume. Michel Benlian espère pour sa part pouvoir sortir, avant le premier tour, un nouveau joker : le ralliement à son comité de soutien de Philippe Arnaud, adjoint aux finances qui, depuis plusieurs mois, s'est mis en retrait du conseil municipal. "

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