lundi 17 mars 2008

conflit au Kosovo

"Le Kosovo connaît ses plus importantes violences depuis son indépendance le 17 février dernier. Vingt-deux policiers polonais de la Mission de l'ONU (Minuk) au Kosovo et neuf soldats de la Kfor -la force de l'OTAN déployée dans cette ancinne province serbe-, dont au moins trois français, ont été blessés lundi à Mitrovica dans des affrontements avec la population serbe locale. Les jours des blessés ne sont pas en danger, mais un des soldats français a été gravement touché à la tête lors d'un jet de cocktail Molotov. Du côté des émeutiers, quatre-vingts d'entre eux ont dû être hospitalisés: quinze sont traités pour des blessures par balles.
Les heurts ont éclaté lorsque la Minuk, assistée par des soldats français de la Kfor, a repris le contrôle du palais de justice de l'Onu, occupé depuis vendredi par des anciens employés et des militants d'origine serbe. La cinquantaine d'occupants, qui interdisaient depuis la semaine dernière aux employés albanais de pénétrer dans le tribunal, n'ont offert aucune résistance lors de leur arrestation mais des centaines de jeunes manifestants se sont portés à leurs secours. Se regroupant autour du palais de justice pour empêcher leur départ, les émeutiers ont attaqué les forces internationales de maintien de la paix à coup de pierres, grenades, cocktails Molotov mais aussi de rafales d'armes automatiques tandis que les hommes de la Minuk et de la Kfor tentaient de contenir les émeutiers au moyen de gaz lacrymogènes.

Moscou réclame le réexamen de la question kosovare

Les émeutiers, qui font face aux chars de la Kfor, ont érigé des barricades à l'aide de véhicules et de poubelles aux abords du tribunal et ont mis le feu à des véhicules de l'OTAN et de l'ONU. Devant la gravité de la situation, la Minuk a reçu l'ordre de quitter le nord de Mitrovica, où vit la communauté serbe. Sa mission devrait désormais être prise en charge par les troupes de la Kfor.
La Commission européenne s'est dite «très inquiète» de la situation et a lancé «un appel à la retenue». «La violence est inacceptable. Toutes les parties doivent œuvrer ensemble à la construction d'un Kosovo multiethnique fondé sur l'autorité de la loi» a martelé la Commission. Le ministre serbe chargé du Kosovo, Slobodan Samardzic, a, quant à lui, dénoncé une «provocation» et accusé la force international d'avoir fait preuve d'une «force excessive». La Russie, allié traditionnel de Belgrade, a averti qu'une «normalisation» ne serait possible, à Mitrovica, que si la question kosovare était réexaminée «dans le cadre du droit international».

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