mardi 17 juin 2008

explication des emeutes raciales de vitry

Une confrontation sanglante liée à un trafic de cannabis. Les enquêteurs lèvent petit à petit le voile sur le meurtre, samedi, à Vitry-le-François d'un jeune homme, abattu d'une balle dans la tête par un ancien militaire [? ]et dont la mort avait provoqué une nuit d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. Le suspect, âgé de 22 ans, a reconnu avoir tiré sur la victime et expliqué avoir un différend concernant un trafic de cannabis avec le groupe de jeunes auquel appartenait la victime, a affirmé le procureur de la République. Cette querelle portait sur «plusieurs milliers d'euros».

Le meurtrier présumé, qui a été déféré au parquet lundi, « se sentait harcelé, menacé et il s'est rendu à ce rendez-vous avec une carabine 22 long rifle», a indiqué la magistrate. L'ancien soldat n'aurait toutefois pas visé la victime. Il a ainsi «répété» pendant sa garde à vue, «qu'il ne connaissait pas Mohamed». Des explications qui vont dans le sens du témoignage d'un des proches de Mohamed qui confiait au Monde, que son ami avait été fauché par «une balle perdue». «Mohamed a voulu séparer deux types qui se battaient», a-t-il assuré. Le procureur a pour sa part affirmé qu'on ignorait tout du rôle de la victime, inconnue des services de police et « appréciée de tous ».


Le tireur «à la limite de se donner la mort» à son interpellation

Peu après le coup de feu mortel, une cinquantaine de jeunes du Hamois, un quartier sensible [comprenez : à forte densité de population extra-européenne] de la François-le-Vitry, se lancent dans une chasse à l'homme pour retrouver le tireur dans un autre quartier difficile de la ville, le quartier Rome Saint-Charles. Faute de pouvoir mettre la main sur le meurtrier, il s s'en prennent, armés de battes de base-ball, de cocktails Molotov et de barres de fer, aux voitures des habitants du quartier. Dans leur traversée folle furieuse, les émeutiers visent également des véhicules d'intervention des forces de l'ordre. Deux pompiers et deux gendarmes sont légèrement blessés, de même que cinq manifestants. Lorsque les affrontements s'achèvent enfin, ce sont une soixantaine de voitures, qui ont été incendiées. Durant ces exactions, le meurtrier présumé très choqué, « à la limite de se donner la mort», selon le commandant de section de recherches de Reims chargé de l'enquête, se réfugie au domicile de ses parents, puis dans un autre lieu proche, avant de se rendre aux gendarmes dimanche vers 01H20.

Deux juges d'instruction ont été désignés pour instruire cette affaire considérée comme «complexe». Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire.

[ C'est très intéressant car dans un premier temps la presse a parlé de manifestation -non d'emeute- contre la mort d'un de leur petit camarade pour bavure policière. Le reflexe pavlovien des journalistes, alors que nous sommes dans un cas de represailles]

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